Friday, 29 de March de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1281

Robert Solé

‘Le service militaire obligatoire avait été remplacé en 2006 par un service civil volontaire. Sans succès. A son tour, le service civil vient d’être remplacé par un service civique, toujours volontaire, mais plus attractif, grâce à un vote quasi unanime du Parlement.

Un changement de nom s’imposait. ‘Civil’ signifie peut-être poli, aimable, courtois, et même galant, mais il a un caractère naturellement négatif : est civil ce qui n’est pas militaire ou religieux (comme le mariage). Sans compter sa dimension conflictuelle : dans un procès, la partie civile réclame réparation, et quand rien ne va plus dans un pays, c’est la guerre civile. Un service civilisé aurait suggéré un certain raffinement, tandis qu’un service civilisateur pouvait adoucir le caractère des jeunes générations. Mais on a préféré instituer un service civique, qui a le mérite de rimer avec démocratique, patriotique, laïque, scientifique et médiatique.

En France, les nuances du vocabulaire sont essentielles. L’ébauche de service civique s’annonce plus prometteuse que l’esquisse de service civil. Moins méfiants, les jeunes passeront du soupçon à la suspicion. Comme on dit au restaurant, le service est compris, mais pas le pourboire.’