Thursday, 28 de March de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1281

Robert Solé

‘Grand nettoyage d’été au Kazakhstan. Le parti au pouvoir – lui-même accusé de malversations – a décidé de frapper un grand coup. Désormais, chaque fonctionnaire de cette république ex-soviétique portera un badge proclamant ‘Je suis contre la corruption’.

Malheur aux distraits ! Un employé d’Etat ayant oublié son insigne sera forcément soupçonné d’être pour la corruption. Cela dit, un badge n’est pas un brevet. Se déclarer contre la corruption n’empêchera pas d’être corrompu. Le nouvel insigne pourrait avoir diverses significations : affirmer une réalité (contre toute attente, je ne suis pas corrompu), exprimer une espérance (j’aimerais bien ne pas être corrompu, mais c’est difficile) ou illustrer une obligation (on m’a obligé à porter cet insigne ridicule, vous pouvez continuer à me proposer bakchichs et pots-de-vin).

Les dirigeants du Kazakhstan devraient généraliser le port d’un badge à l’ensemble de la population, mais en fixant à celle-ci des objectifs enthousiasmants, au lieu de l’embêter avec la corruption. Les écoliers pourraient proclamer ‘Je suis contre les mauvaises notes’, les vacanciers ‘Je suis contre les intempéries’… Qui serait contre ces contre-là?’