Thursday, 25 de April de 2024 ISSN 1519-7670 - Ano 24 - nº 1284

Robert Solé

‘Tony Blair avoue qu’il a quelque mal à s’y faire : depuis qu’il n’est plus premier ministre, son chauffeur s’arrête aux feux rouges. Au cours de toutes ces années, il avait perdu l’habitude des signaux routiers. Jacques Chirac pourrait le confirmer : au pouvoir, il n’y a plus ni rouge ni vert, pas même d’orange. On devient daltonien.

Tony Blair redécouvre les couleurs. C’est une manière de renaître à la vie. J’imagine qu’il est surpris aussi par le piaillement des oiseaux, le parfum des fleurs et la caresse du vent sur sa peau. D’autres nouveautés l’attendent : un agenda avec beaucoup de pages blanches, un téléphone qui ne sonne plus tout le temps… Rêvasser, méditer, s’ennuyer.

Mais, comme tous ses homologues retraités, il s’est prémuni contre ces catastrophes. Il n’avait pas quitté le 10, Downing Street qu’il acceptait une mission on ne peut plus officielle au Proche-Orient. A Gaza ou à Ramallah, des sirènes et des gyrophares lui ouvriront la route. Il aura quand même à se soucier du rouge, qui, là-bas, est la couleur du sang.’