‘Une épaisse fumée a envahi l’Assemblée nationale vendredi matin. Aussitôt, l’hémicycle et les tribunes du public ont été évacués… Pas de panique : ce n’était qu’un ‘exercice grandeur nature’, destiné à tester les moyens de secours.
Dans les travées, quelque 200 fonctionnaires du Palais-Bourbon jouaient les figurants. Pourquoi cette fiction ? N’aurait-il pas mieux valu tester les réactions des véritables intéressés ? L’expression ‘grandeur nature’ est d’ailleurs assez troublante : sauf erreur, l’Assemblée nationale compte 577 membres. Sans doute s’est-on résigné à l’absentéisme, provoqué par le cumul des mandats : les sapeurs-pompiers savent que les députés ont souvent deux fers au feu.
Le Parlement est un lieu hautement inflammable, où se déroulent des débats d’une brûlante actualité. Chauffés à blanc, les orateurs incendient volontiers leurs adversaires, quand ils n’enfument pas le pays tout entier. Comment s’assurer que les députés n’introduisent dans l’hémicycle ni briquets ni réchauds à pétrole ? Les portiques de sécurité sont insuffisants : il faudrait fouiller les cartables de la représentation nationale.’