"Le jury du prix Nobel de la paix devrait faire attention au décalage horaire. On ne réveille pas un président des Etats-Unis à cinq heures du matin pour lui annoncer une nouvelle aussi embarrassante. Cet homme a deux guerres sur les bras, en Irak et en Afghanistan, sans compter toutes celles qu’il va être obligé maintenant de régle.
A Paris, malgré les applaudissements de façade, la déception est immense. Comme l’a dit le porte-parole adjoint de l’UMP, s’il s’agissait de distinguer un chef d’Etat, Nicolas Sarkozy était tout désigné. Obama n’occupe le bureau Ovale que depuis neuf mois, alors que son homologue semble régner sur la France et sur le monde depuis la nuit des temps. Accorderait-on le Nobel de littérature à l’auteur d’un premier roman ? Le Nobel de médecine à un interne des hôpitaux, aussi brillant soit-il ? Le juge de paix d’Oslo a encouragé un jeune espoir, alors qu’il aurait pu couronner un champion. L’Américain dit lui-même qu’il ne méritait pas ce prix, alors que le Français aurait été intimement convaincu du contraire. On a beau dire, Barack Obama est décalé, tandis que Nicolas Sarkozy pouvait se prévaloir d’un décalage horaire quasiment parfait : GMT + 2."