‘Cher Nicolas, réjouis-toi : j’ai décidé de venir à Paris pour le 14 Juillet. Mon avion quittera Tripoli dimanche matin. La garde républicaine pourra m’accueillir à midi au Bourget. Autant dire que le succès de ta fête nationale est assuré. Le Guide suprême de la révolution, c’est quand même autre chose que le pâle Bachar Al-Assad ! Pour le défilé, inutile de me réserver un fauteuil près de toi, à la tribune officielle : je resterai sous ma tente, que nous planterons à l’entrée des Champs-Elysées. J’espère que Bernard Kouchner et la petite Rama Yade n’oublieront pas, cette fois, de venir me présenter leurs respects.
Je compte sur toi pour que mes amazones soient placées en tête du défilé. Tu verras, j’ai fait changer leur uniforme : elles ont toujours le kalachnikov en bandoulière, mais portent maintenant le tee-shirt anti-Pékin de Reporters sans frontières.
A très bientôt, donc. Ton ami Mouammar.
PS. – Il paraît que le billet du Monde s’interrompt jusqu’au 18 août (numéro daté 19). Tu as bien fait de le suspendre. Ça reposera son auteur, et ça nous reposera de ses balourdises.’