‘Ce n’est pas le premier message que m’adresse ‘Suzane Kofi, la fille du Dr Moïse Kofi, de Sierra Leone’. Mais, cette fois, le ton est plus insistant et, en même temps, plus intime, puisqu’elle m’appelle ‘Cher Bien-aimé’.
De son père, récemment assassiné, Suzane Kofi a hérité 8,5 millions de dollars. Elle veut placer cet argent en France et m’en offre 25 % si je consens à l’aider. Il me suffirait d’avancer un tout petit chèque pour couvrir les frais.
Je soupçonne Suzane Kofi d’utiliser l’un des services de traduction immédiate que l’on trouve gratuitement sur Internet. ‘Cher Bien-aimé, m’écrit-elle, s’il vous plaît gentillement traverser cette lettre avant que vous ne passiez le jugement parce que je suis dans le besoin d’assistance. Je dois avouer mon agitation qui est vrai, et mes mots sont mes liens, dans cette proposition.’ Comment résister à un tel appel ? J’ai fait savoir à mon banquier que j’avais 2 millions de dollars à placer. Il m’a dit : ‘Votre argent m’intéresse. Nous pourrions en tirer 17 % ou 18 % sur un marché étranger. Que diriez-vous, par exemple, de la Sierra Leone ?’