‘Jacques Chirac n’a jamais été aussi populaire. ‘Les Français portent sur lui maintenant un regard apaisé, dit Alain Juppé, qui l’accueillait vendredi à Bordeaux. C’est un peu le père de la nation.’ Celle-ci se sentait orpheline. Elle a toujours eu besoin d’un père, plus exactement d’un grand-père. La caricature en était Pétain, maréchal nous voilà. Plus récemment, cette paternité tournante est revenue à des papys de substitution, curieusement célibataires, comme l’Abbé Pierre ou Jean Paul II (le Saint-Père). La France laïque semblait même s’offrir une mamie, en la personne de Soeur Emmanuelle…
Pour Jacques Chirac, cette paternité paraît être un jeu d’enfant. Rien de plus simple que de serrer des mains et d’’embrasser les jolies filles’, comme il s’y est employé à Bordeaux. Seule la justice veut l’empêcher de laver un vieux linge sale en famille.
En réalité, il n’a rien d’un père peinard. La France est une famille nombreuse, de sang-mêlé. Une famille recomposée, turbulente, et même à risques. Va-t-il pouvoir gronder ses enfants, les mettre au piquet ? Sera-t-il autorisé à leur administrer de temps en temps ce que Bernadette appelle ‘une bonne fessée’ ?’