‘En Thaïlande, on vient de faire passer à 84 000 enseignants des examens destinés à leurs élèves. Les résultats sont, paraît-il, consternants : selon le ministère de l’éducation, 71 % ont échoué en physique, 84 % en mathématiques et 86 % en biologie. Le record est détenu par l’informatique, où seulement 12 % des professeurs ont obtenu la moyenne.
Faut-il vraiment en faire un drame ? On peut très bien enseigner ce qu’on ne sait pas. C’est même un atout : un maître ignorant n’est pas encombré d’idées préconçues. Sa fraîcheur lui évite une assurance qui pourrait indisposer ses élèves. Mieux vaut être à leur écoute, en partant du principe que les questions sont plus importantes que les réponses. L’essentiel est de construire une relation d’échange pour que chacun se forge sa propre opinion.
Il faut laisser les élèves réinventer la grammaire et l’algèbre, réécrire l’histoire, refaire la géographie, ou ne rien faire du tout. D’ailleurs à quoi rime la transmission du savoir, puisque celui-ci est sur Internet ? Ce qui compte, désormais, c’est le savoir-faire : cliquer sur le bon site, copier et coller.’