‘Jeté aux poubelles de l’Histoire sous le communisme, Gengis Khan s’est offert une belle revanche en Mongolie. Son nom a été adopté par des hôtels, des restaurants, des fabricants de vodka, de tabac, d’allumettes… La gengiskhanomania a atteint de telles proportions que, pour limiter cette exploitation commerciale, il a été décidé que la précieuse marque serait propriété de l’Etat.
La France, elle, ne risque pas de succomber à la chiracomania, même si le président sortant devient très populaire dans les années qui viennent. En ces temps de starisation, ni François Mitterrand ni Valéry Giscard d’Estaing n’intéressent le commerce. Le général de Gaulle non plus. Clovis et Charlemagne ? Ils s’oublient à la sortie de l’école. Napoléon ne fait plus recette. Et si Jeanne d’Arc garde son auréole, il ne viendrait pas à l’idée de donner son nom à une marque de vélos ou de chewing-gums.
La France ne manque pas de grandes figures historiques, mais sans doute préfère-t-elle la fiction. Elle a mis Vercingétorix aux oubliettes, pour boire la potion magique d’Astérix.’