‘Au secours ! Les lignes ne tiennent plus en place. ‘Je veux faire bouger les lignes’, déclarait Nicolas Sarkozy à la mi-mars. ‘Je suis le seul capable de faire bouger les lignes’, affirmait François Bayrou à la veille du premier tour. ‘Elle a fait bouger les lignes’, assure aujourd´hui Dominique Strauss-Kahn, adressant le compliment suprême à son ex et future rivale. Mais Jean-Louis Bianco, l´un des deux directeurs de campagne de Ségolène Royal, souligne la cause de sa défaite : ‘Elle a dû bousculer les lignes en trop peu de temps.’
Il va falloir s´y faire : les lignes ne sont plus ce qu´elles étaient. On les connaissait bien tracées : à suivre ou à ne pas franchir. Mais voilà qu´elles se mettent à danser. On s´acharne à les secouer. C´est devenu une nécessité, une obsession. Il faut faire bouger les lignes, comme on ferait tourner les tables.
Tenir le cap n´est plus à la mode. La constance est ringarde et la fidélité suspecte. Un responsable digne de ce nom doit faire ‘bouger les lignes’. En prenant bien soin d´être soi-même inamovible.’