‘Qu’est-ce qu’ils ont, tous ces artistes, à s’aventurer sur la scène politique ? Les uns déclarent leur flamme à Nicolas Sarkozy, quitte à décevoir les électeurs de gauche ; les autres le vouent aux gémonies ou vantent les mérites d’un autre candidat, quitte à se brouiller avec les électeurs de droite… Pourquoi prennent-ils le risque, les uns et les autres, de perdre la moitié de leur public potentiel ?
Hypothèse n° 1 : leur popularité est si grande, pensent-ils, qu’on continuera à les aimer quand même, quoi qu’ils fassent.
Hypothèse n° 2 : ils préfèrent séduire totalement une moitié de la France plutôt que de la gagner à moitié tout entière.
Hypothèse n° 3 : le bruit que fait leur ralliement politique et l’agacement qu’il provoque dans l’autre camp sont la meilleure des publicités.
Reste, bien sûr, l’hypothèse la plus simple, la plus évidente : les convictions politiques de ces artistes sont si fortes qu’elles balaient toute autre considération. Mais, bizarrement, ce n’est pas la première idée qui vient à l’esprit.’