‘C’est une révolution dans la révolution : le président du Venezuela, Hugo Chavez, l’homme qui monopolise les ondes de la radio et de la télévision des heures entières, vient d’ouvrir un compte sur Twitter. Ses messages ne pourront pas dépasser 140 signes, comme ceux de tous les autres membres de ce réseau social. Le Comandante s’est aussitôt adressé à ses partisans : ‘Salut, comment ça va ? Me voilà, comme je l’avais dit, à minuit. Je vais au Brésil. Et très content de travailler pour le Venezuela. Nous vaincrons.’ Les messages ultérieurs viseront ses opposants, très actifs sur la Toile pour dénoncer une dictature de plus en plus pesante.
Qui aurait imaginé Chavez en 140 signes ? Un tel effort de concision ne peut qu’être salué dans cette minichronique. Bienvenue, Comandante, au royaume de la brièveté. Vous n’avez pas choisi la facilité. Vous verrez qu’il est moins aisé d’être succinct que de se répandre. Mais on s’y fait, et on finit par s’y plaire. Pour étouffer la voix des opposants, il vous reste, bien sûr, la possibilité de remplacer la taille par le nombre. Si mille gazouillis font un beau concert, il suffit d’un milliard de twitts pour fabriquer un discours chaviste.’