‘Vive émotion à gauche: Dominique Strauss-Kahn, le pape du FMI, a réfuté le ‘dogme’ de la retraite à 60 ans. Ses disciples se sont immédiatement employés à minimiser cette atteinte au credo socialiste. Jean-Christophe Cambadélis, premier archiprêtre strauss-kahnien, a fait l’exégèse des propos pontificaux. Le PS, a-t-il dit, ‘est dans le moment présent’, alors que le patron du Fonds oecuménique international, qui ‘parle de l’allongement de la vie’, est dans l’éternité.
Les dogmes n’ont pas bonne réputation. Même le regretté Mao Tsé-toung, qui en avait pourtant promulgué des tonnes, affirmait : ‘La bouse de la vache est plus utile que les dogmes : on peut en faire de l’engrais.’ Les socialistes français feraient mieux de s’inspirer de l’Eglise catholique, qui a une longue pratique de la chose. Les dogmes sont définis par un concile, sous l’inspiration du Saint-Esprit. Ils ont donné lieu à des batailles homériques, suivies de schismes. Mais, au fil des siècles, l’Eglise a appris à les rectifier en douceur ou à les faire oublier. Ce ne sont que ‘des lumières sur le chemin de notre foi’, dit le nouveau catéchisme. Du moment que les socialistes n’ont pas perdu la foi…’